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JOURNEE
La clef de voûte et les murs effondrés laissent l’édifice à ciel ouvert. Des portes sans serrures, qui s’ouvrent et se referment, claquent à la taille des pierres et grincent des dents sur leurs gonds.
De l’ancien salon où l’on veillait, la cheminée, des chaises fracassées et porcelaine brisée. Quelques goulots de bouteilles, souvenirs et défuntes fêtes, un vieux couteau rouillé qui a oublié les chaudes saveurs du pain tout juste sorti du four.
Au loin, le vent fait chanter la cloche du village abandonné, lui aussi. Le sacristain ne tire plus la corde au cou de ses brebis. On vient là, pique-niquer en famille du dimanche et l’on raconte aux enfants qu’il y a un trésor dans l’une ou l’autre de ces maisons.
Alors, ils cherchent et reviennent pour goûter, les mains pleines de vieilles bibles rongées de poussière, une pièce de cuivre ou un calendrier.
Les vieux se souviennent. Il y a un fantôme. Ils l’ont vu, surpris par La Nuit, tirant un âne autour de l’église, sans jamais y rentrer.
Les gens sont partis.
Marc
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
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Commentaires
3christopheLundi 10 Novembre 2014 à 21:52J'aime beaucoup ce texte, tu l'a écris il y a à longtemps et les mots portent toujours... Merci Marc. Continue
Merci Lidia.
J'ai écrit ce poème dans les années 90. Bien qu'étant mal à l'époque, mes écrits étaient beaucoup plus ensoleillés.
1lidiaDimanche 9 Novembre 2014 à 11:35
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Je ne comprends pas : ce matin, écrivant les coordonnées d' un blog à l 'Obs encore ouvert, ce fut refusé comme incorrect et ne put partir . j 'essaie avec un ancien fermé et ça marche ! Ca alors ! L 'important est de passer .
Ce texte est très beau que je découvre . Très . En as - tu d'autres dela même veine , et de cette époque ? As - lu sur google plus l 'idée que je développe à propos de mise en musique et spatiale de tes textes ? Téléphone - moi .